Dépasser la soixantaine sans se marier n’est pas vraiment bizarre à nos jours !
Vivre seul à cet âge un peu avancé n’est pas non plus incroyable !
Etre malade ou atteint d’une maladie chronique et qu’on doit prendre quotidiennement un médicament (qui doit être conservé d’un un réfrigérateur)pour apaiser les douleurs est vraiment normal !
Mais, ce qui me parait déplorable et inadmissible c’est qu’une vieille femme malade faisait un kilomètre quotidiennement, traînant ses pieds si péniblement qu’on ressentait la douleur de ses pas au cœur, afin de prendre son médicament qui est conservé dans le réfrigérateur de son voisin, l’épicier du quartier M Mohamed !
En fait, les conditions misérables de cette femme et la vie qu’elle menait ne sont pas aussi étranges, on peut constater des cas plus graves et des situations plus délicates chez d’autres personnes soufrant des maladies incurables ou crevant dans la pauvreté et la misère, des SDF, des réfugiés, des orphelins, des handicapés etc.… ce qui est vraiment inhumain et austère, inacceptable et intolérable, c’est notre indifférence, notre insensibilité à la misère de cette vieille femme qui affrontait ces conditions pénibles toute seule chaque jour ! Tout le monde se retournait pour la regarder mais personne n’a pensé s’assurer de sa vie, de ses conditions, de sa misère !
L’association « Sources du bien » a pris conscience de ce cas social nécessitant une intervention urgente grâce à une âme sensible, à une personne comme moi, comme vous, un peu comme nous tous, pensant à la misère des autres, qui s’est pressé et vient informer l’association de la souffrance de cette femme. A son tour, l’association s’est intervenue immédiatement et a acheté un réfrigérateur et l’a offert à la vieille femme en nécessité.
En lui expliquant la modalité du fonctionnement de ce réfrigérateur, je lui ai dit que la viande doit être conservée dans le frigo. En ce moment là, un sourire sournois apparait sur son
visage.
« Qu’est-ce qui fait rire ? Demandai-je.
Et d’où apporterai-je de la viande mon cher fils ? Je suis pauvre et je n’ai pas de sous pour acheter de la viande, j’arrive à peine à acheter le nécessaire! Répondit-elle »
Moi, j’étais vraiment dans une situation stressante et j’ai eu honte de ma bêtise ! Je n’ai pas fait attention à ce que j’ai avancé et a, peut-être, embarrassé la vieille !
Et ce qui m’a ému et touché profondément et davantage c’est que, en étant sur le seuil de la porte, la voix de la vieille femme chaste a ajouté : « Pourrais-je vous payer le coût de ce réfrigérateur en facilités (20 DT par mois)? »
Quelle chasteté !
Ce qu’on peut vraiment retenir de cette histoire qui n’est en fait qu’un cas parmi plusieurs, est qu’il ne faut pas aller très loin pour chercher les pauvres et les démunis, il suffit juste de jeter un coup d’œil à côté de nous, chacun dans son entourage, au voisinage, dans son quartier ou au quartier voisin, pour trouver des dizaines et des centaines de pauvres.
Ce cas n’est ni le seul ni le dernier, il y en a plein de pauvres et de nécessiteux !
La question qui se pose, que chacun de nous doit se poser : Pensons-nous aux vieux et vieilles qui sont devenus incapables de subvenir à leurs besoins ? Pensons nous aux nécessiteux et aux démunis ? Y pensons-nous ? Pensons –nous aux larmes de ces yeux ternes ? Les yeux des pauvres ? Des enfants ? Des orphelins ? Des gens qui souffrent et qui crèvent de faim et de pauvreté ?